APSA

Rencontre entre le SNEP et les IPR : nouveau protocole escalade

Le bureau académique du SNEP-Fsu Poitiers ( Claire Machefaux, Vincent Mocquet, Christophe Mauvillain) a rencontré l’Inspection Pédagogique Régionale (Michèle Vinel, Thierry Marchive, Jean-Charles Thevenot) sur la question du protocole académique de sécurité en escalade.

Cette audience fait suite à une entrevue entre le SNEP-National et la DEGSCO et L’Inspection Générale EPS sur le caractère prescriptif des protocoles. On peut souligner un net bougé puisque des formulations du texte seraient modifiées, passant notamment de « Le protocole doit être respecté » à « Le protocole doit être utilisé », ce qui diminue nettement le caractère prescriptif.

Au niveau académique, sur la base des remontées du terrain, et des échanges avec la cinquantaine de collègues ayant participé au stage Escalade du SNEP le 25 janvier, nous avons demandé à :

– Sortir des injonctions pour passer aux préconisations, car nous voulons faire en sorte que l’APS ne soit pas dénaturée, et que son rayonnement ne soit pas réduit du fait d’une diminution de son enseignement liée à une crainte et une anxiété des collègues. La baisse de 25% du nombre d’équipes de Collèges et de Lycées engagées au Championnat d’académie d’escalade cette année, nous pose question et tend à crédibiliser nos inquiétudes.
– Mettre l’accent mis sur la formation de TOUS les collègues penser aux TZR. Réponse : il n’y a eu que 2 demandes de formation par des établissements…
– Demande d’une formation qualifiante pour les référents EPI (accord de principe, à voir pour la mise en œuvre).
– Sortir du protocole tout ce qui relève de la mise en œuvre pédagogique (Méthode de contrôle avant départ, plots, aménagements matériels, dimension des espaces de travail, …).
– Retirer les éléments de sécurité comme l’interdiction d’utilisation du descendeur 8, et donner plutôt des indications pour orienter les choix d’achat des équipes en déconseillant le Grigri et autres descendeurs à came. Enlever l’obligation pour l’enseignant d’être en capacité immédiate d’intervenir en tous lieux du mur.
– Créer un observatoire de l’accidentologie et des conditions de pratique et d’enseignement de l’escalade en milieu scolaire dans l’académie de Poitiers. En effet, alors que les conditions de grimpe en tête se durcissent, nous notons que devant l’absence de données Éducation Nationale ou fédérales sur une accidentologie différenciée entre l’escalade en tête et en moulinette, l’observation révèle dans la pratique qu’il y a plus d’accident en moulinette qu’en tête. Accidents souvent dus à des problème d’encordement du grimpeur ou a des erreurs d’inattention de l’assureur. Nous demandons à objectiver quantitativement et qualitativement ces éléments.

Concernant les possibilités de formation professionnelle liées à cette activité, les IPR nous ont informé que :
– Les stages qui ont eu lieu en début d’année n’auront pas permis de toucher tous les collègues concernés par l’enseignement de l’escalade.
– Dès lors et vues les circonstances (mise en place en urgence d’un protocole sécurité), il est possible de demander une Formation d’Initiative Locale (FIL). Cette demande est à formuler par l’équipe EPS auprès du chef d’établissement.
– La mise en œuvre pourra prendre la forme d’un stage, soit en interne, soit en regroupement d’établissements d’un même secteur géographique.
Pour cela, il est indispensable que le nombre de demandeurs soit suffisant.

Nous vous invitons donc à formuler ces demandes sans plus attendre, pour espérer bénéficier de ce temps de formation avant la fin de l’année scolaire.
A ce jour, seuls 2 établissements ont fait cette démarche.

En conclusion, nous avons fait remonter nos propositions d’ajouts et de modification du Protocole Escalade Académique, par écrit, sur le document informatique transmis par les IPR et nous attendons leur retour. Nous vous informerons des éléments qui auront été intégrés.
Nous avons demandé à être destinataires des Protocoles concernant les autres APPN enseignées ou pratiquées dans les établissements du second degré de l’Académie de Poitiers ( CO, Surf, Voile, Canoë-Kayak, Sauvetage en mer). Dès réception, nous feront le même travail d’analyse et de proposition que sur l’Escalade.

Claire Machefaux, Vincent Mocquet, Christophe Mauvillain


Colloque sur l’EPS en FRANCE : les 15, 16 et 17 novembre à VILLEJUIF

Le SNEP-FSU organise la 2ème édition d’un colloque sur l’éducation physique et sportive en France. Ce colloque, qui a un écho international, devient un lieu incontournable de débats et de rencontres sur l’éducation

physique et sportive française et ses liens avec la société.

Plus de 80 intervenant-es d’horizons très différents échangeront sur le sport, l’art et les questions sociétales. 24 enseignant-es d’EPS présenteront des expériences vécues d’une EPS de l’enseignement d’un sport et d’un art émancipateurs, prometteurs pour l’avenir.

Cette EPS du quotidien, ambitieuse et visant la réussite de tous et toutes, s’oppose aux réformes actuelles et aux enrobages notionnels qu’affiche l’institution pour en camoufler l’ampleur. Les enseignants travaillent eux dans la vraie vie, celle où le besoin des élèves est d’étudier la culture des activités sportives et artistiques… A une école primaire qui peine à assurer l’horaire officiel, à des programmes collège vides sans exigence d’apprentissage dans les APSA, à des réformes du lycée et de l’entrée dans l’enseignement supérieur qui discriminent et sélectionnent encore plus, le SNEP-FSU invente, reconstruit avec les collègues des propositions alternatives. L’institution saura-t-elle rebondir sur cette formidable dynamique que sait faire vivre notre profession ?

Ce colloque a pour ambition de travailler la place de l’EPS dans la société et l’école de demain. Un plongeon dans les tensions complexes que notre discipline entretien avec le sport, avec l’art et la société dans une Ecole qui, au lieu de délaisser les classes populaires comme celle que nous vivons aujourd’hui, saurait promouvoir l’ambition de démocratisation des savoirs pour tous et toutes.

Pour en savoir plus : http://www.snepfsu.net/ColloqueEPS2018/


Circulaire « Enseignement de la natation » N°2017-127 du 22-8-2017 publiée au BO N°34 du 12 octobre 2017.
L’avis du SNEP-Fsu Poitiers.

 Circulaire « Nautilus », ou le grand plongeon programmé de la natation en milieu scolaire…

Ce texte révèle en filigrane un océan de renoncement du volontarisme programmatique dans un abîme d’appauvrissement des exigences. Il risque de conduire à un affaiblissement de l’enseignement de la natation.

En effet, la circulaire natation de 4 pages qui vient d’être publiée en octobre 2017 abroge et remplace celle publiée en juillet 2011 qui s’attachait à définir les conditions de sécurité et à fixer les grandes orientations pédagogiques tout au long de ses 11 pages.

Exit donc les indications et autres préconisations pédagogiques concernant le nombre des cycles à enseigner du primaire au collège, le nombre et la durée des séances, ainsi qu’une définition des pré-requis et des attendus moteurs à chaque étape du parcours de formation des élèves durant leur cursus 1er et second degré.

S’éloignant des considérations culturelles et pédagogiques concrètes et opérationnelles, la circulaire de 2017 s’attache surtout à rigidifier les conditions d’enseignement d’un point de vue sécuritaire. Si la sécurité est une préoccupation quotidienne de la profession, elle ne peut être déconnectée des conditions d’exercice, du taux d’encadrement et ne doit pas se construire au détriment des objectifs poursuivis et des apprentissages visés.

Goutte d’eau qui risque de mettre « le feu aux poudres »,  la modification des prescriptions en matière d’organisation des cycles d’enseignement de la natation pourrait créer des espaces de tensions au sein des établissements.

En effet, la circulaire de 2011 conférait explicitement aux enseignant d’EPS la compétence liée à l’organisation et à la conduite de cet enseignement en lien avec leur chef de service : « Les modalités d’organisation reviennent à l’équipe pédagogique sous l’autorité du Chef d’Etablissement ».

En 2017, nous assistons à un renversement de logique puisque la nouvelle circulaire stipule que «  Les modalités d’organisation son fixées par le Chef d’Etablissement, sur propositions de l’équipe pédagogique ».

Nous l’avons vu dans d’autres registres, l’inversion de la « hiérarchie des normes » n’est jamais une bonne nouvelle pour la reconnaissance de la professionnalité des salariés, ni pour le dialogue social, qui doit normalement présider au renforcement, au développement et à la modernisation du Service public.

Cette dérive n’est pas nouvelle. Le socle commun, les programmes EPS « vides de sens » ont conduit dans l’académie de Poitiers à la suppression de 20% des dispositifs de soutien caractérisés par 3 profs d’EPS pour 2 classes en natation. Dans ce contexte, cette circulaire ressemble fort à une ordonnance, tant elle démontre la volonté empressée du ministre Blanquer de poursuivre l’affaiblissement de l’EPS, caractérisée par son récent refus de lui restituer sa place légitime au sein du DNB rénové.

La profession doit donc continuer à exiger, avec force, la reconnaissance de l’apport culturel singulier des APSA qui servent de support à l’enseignement de l’EPS et du sport scolaire. C’est particulièrement vrai en ce qui concerne l’enseignement de la natation, qui revêt un enjeu majeur d’émancipation des jeunes et de lutte contre les inégalités tant sociales que territoriales.

Pour le Secrétariat académique du SNEP-Fsu Poitiers

Claire Machefaux & Christophe Mauvillain